Apprendre à accueillir et à dire nos émotions...

... pour être en mesure d’accueillir sereinement celles de nos enfants, c’est aussi leur permettre d’apprendre très tôt à écouter leur ressenti et à l’exprimer pour mieux l'accompagner. N'est-ce pas là une précieuse démarche pour vivre plus sereinement avec soi-même et avec les autres ? Cet apprentissage parental prend une dimension plus profonde encore quand il s’agit de reprendre contact avec des émotions plus lointaines : celles de notre « enfant intérieur », lesquelles, parfois enfouies depuis des dizaines d’années, peuvent ne rien avoir perdu de leur intensité, et nous remuer dans notre parentalité !
D’autres en parlent... :
- « Pour une enfance heureuse », Catherine Guéguen, Editions Robert Laffont
- « Au cœur des émotions de l’enfant », Isabelle Filliozat, Editions Marabout
- « Prendre soin de l’enfant intérieur », Thich Nhat Hanh, Editions Pocket
- « Retrouver l'enfant en soi », John Bradshaw, Editions de l'Homme
Des parents... Des professionnels... Des parents-professionnels en parlent...
Retrouvez Catherine sur le groupe Facebook Parentalité et empathie en Guyane
« Enfant, j’avais « tout » : des parents, un toit, des bons petits plats... Je réussissais même à l’école. Pourtant, je me sentais seule, pas entendue, pas comprise. Ma mère criait beaucoup et me frappait de temps en temps, pour ne pas dire régulièrement.
J’ai mis beaucoup de temps à me décider à devenir maman. J’ai eu mon premier enfant à 43 ans en 2003. Il y a 14 ans commençaient à sortir en France les premiers ouvrages sur une parentalité empathique ; mais autour de moi en Guyane, personne ne pratiquait. Heureusement, lorsque j’allais en France, il y avait les groupes Leche League, Catherine Dumonteil Kremer qui commençait des formations de parents, la liste " Parents Conscients ", etc... J’avais aussi rencontré, plus jeune, un groupe autour des écrits de Thomas Gordon. Grâce peut-être à un chemin thérapeutique et surtout une façon critique de lire la société, j’avais senti et fait de moi-même, des choix sur l’accouchement, sur l’allaitement, sur le travail… Mais les émotions !… Oui, j’avais retenu « il faut dire son émotion à l’enfant, mettre des mots ». Cependant, je le faisais de manière un peu mécanique ; j’avais du mal à sentir les émotions de mon fils, et aussi à accepter sa colère. Et surtout je ne gérais pas mes propres émotions : je criais, je faisais des reproches, notamment lorsque que mon stress était trop fort, je reproduisais en partie ce que j’avais vécu enfant…
Peu à peu, au fil des années, et un passage à l’école d’Isabelle Filliozat, j’ai senti les mécanismes en action dans mon corps. Quelquefois, j’ai même entendu ce que me disait mon enfant intérieur : « Pourquoi lui (mon fils) aurait-il droit à de l'amour et moi non ? !». J’entrai en compétition émotionnelle avec mon fils.
Enfant, je pense que personne n’a écouté mes émotions, ou rarement. Devenue mère, même si je souhaitais faire autrement, il a fallu du temps pour que je parvienne à prendre conscience de mon stress dû en partie à la colère/peur/tristesse de l’enfant que j’avais été. En écoutant les conférences de Catherine Guégen aujourd'hui, je comprends qu’il m’a fallu construire des chemins neuronaux qui n’existaient pas, ou peu.
A présent, mon fils a 14 ans. Nous avons construit un lien fort. J'ai le sentiment maintenant de parvenir à être attentive à son humeur, à la prendre en compte, alors qu'auparavant, mes émotions prenaient le dessus. J’ai partagé mes difficultés avec lui ; il savait que j’essayais d'évoluer, et je suis consciente que j’ai peut-être, à certains moments, inversé les rôles.
Actuellement je suis infirmière dans des écoles et un collège. J'organise des cercles de paroles en utilisant les cartes « le langage des émotions » (http://www.fcppf.be). C’est impressionnant comme les enfants s’en emparent. Impressionnant mais pas étonnant vu la répression des émotions que la plupart des enfants subissent. J’utilise également ces cartes dans le cadre d'accompagnement individuel. Afin que les enfants et les adolescents sentent mieux ce qui se passe en eux, puissent l’exprimer et se dirent qu’ils ont le droit de se sentir cela, que c’est juste, et que les émotions sont même également de précieux indices pour faire des choix ! (et ça je l’ai appris sur https://www.youtube.com/watch?v=_DakEvdZWLk : Tout le monde s’en fout ! les émotions !) ".
J’ai mis beaucoup de temps à me décider à devenir maman. J’ai eu mon premier enfant à 43 ans en 2003. Il y a 14 ans commençaient à sortir en France les premiers ouvrages sur une parentalité empathique ; mais autour de moi en Guyane, personne ne pratiquait. Heureusement, lorsque j’allais en France, il y avait les groupes Leche League, Catherine Dumonteil Kremer qui commençait des formations de parents, la liste " Parents Conscients ", etc... J’avais aussi rencontré, plus jeune, un groupe autour des écrits de Thomas Gordon. Grâce peut-être à un chemin thérapeutique et surtout une façon critique de lire la société, j’avais senti et fait de moi-même, des choix sur l’accouchement, sur l’allaitement, sur le travail… Mais les émotions !… Oui, j’avais retenu « il faut dire son émotion à l’enfant, mettre des mots ». Cependant, je le faisais de manière un peu mécanique ; j’avais du mal à sentir les émotions de mon fils, et aussi à accepter sa colère. Et surtout je ne gérais pas mes propres émotions : je criais, je faisais des reproches, notamment lorsque que mon stress était trop fort, je reproduisais en partie ce que j’avais vécu enfant…
Peu à peu, au fil des années, et un passage à l’école d’Isabelle Filliozat, j’ai senti les mécanismes en action dans mon corps. Quelquefois, j’ai même entendu ce que me disait mon enfant intérieur : « Pourquoi lui (mon fils) aurait-il droit à de l'amour et moi non ? !». J’entrai en compétition émotionnelle avec mon fils.
Enfant, je pense que personne n’a écouté mes émotions, ou rarement. Devenue mère, même si je souhaitais faire autrement, il a fallu du temps pour que je parvienne à prendre conscience de mon stress dû en partie à la colère/peur/tristesse de l’enfant que j’avais été. En écoutant les conférences de Catherine Guégen aujourd'hui, je comprends qu’il m’a fallu construire des chemins neuronaux qui n’existaient pas, ou peu.
A présent, mon fils a 14 ans. Nous avons construit un lien fort. J'ai le sentiment maintenant de parvenir à être attentive à son humeur, à la prendre en compte, alors qu'auparavant, mes émotions prenaient le dessus. J’ai partagé mes difficultés avec lui ; il savait que j’essayais d'évoluer, et je suis consciente que j’ai peut-être, à certains moments, inversé les rôles.
Actuellement je suis infirmière dans des écoles et un collège. J'organise des cercles de paroles en utilisant les cartes « le langage des émotions » (http://www.fcppf.be). C’est impressionnant comme les enfants s’en emparent. Impressionnant mais pas étonnant vu la répression des émotions que la plupart des enfants subissent. J’utilise également ces cartes dans le cadre d'accompagnement individuel. Afin que les enfants et les adolescents sentent mieux ce qui se passe en eux, puissent l’exprimer et se dirent qu’ils ont le droit de se sentir cela, que c’est juste, et que les émotions sont même également de précieux indices pour faire des choix ! (et ça je l’ai appris sur https://www.youtube.com/watch?v=_DakEvdZWLk : Tout le monde s’en fout ! les émotions !) ".
Emmanuelle, 29 ans,
maman et accompagnante parentale française |
Geoffrey, 29 ans, papa français |
Trystan, 4 ans |
" L’avantage d’instaurer un climat familial d’écoute ? Cela permet de créer une relation harmonieuse où les besoins de chacun sont respectés. Le gros inconvénient c’est que ça demande énormément de disponibilité et de remise en question. C’est d'ailleurs pour cette raison, à mon sens, que beaucoup de parents se sentent perdus s'ils ne sont pas soutenus. A l'échelle de la société, je n'y vois que des avantages : moins de violences, moins de destructions, plus de gens heureux ! " |
" D’autant que je me souvienne, j'ai peu, voire pas de souvenir, de mon enfance. Emotionnellement, j'imagine que ça a du être très dur pour que mon cerveau décide de me protéger. Avant de devenir parent, je n'avais absolument pas pensé à la manière dont j'allais accompagner mon enfant émotionnellement. Je pensais presque reproduire ce que j’avais reçu. Mon évolution à ce sujet s’est faite naturellement et progressivement. Dès que mon fils est né je savais que j’allais faire tout l’inverse de ce que j’avais vécu. J’avais besoin de donner tout ce que je n’avais pas recu. Un élan d’amour inconditionnel. Les débuts ont été classiques, comme l’apprentissage d’une nouvelle langue. Et j’ai eu besoin de réconfort , de la part spécialement d'une amie et de mon mari. J'ai beaucoup lu, aussi.
Au début, le choix de cet accompagnement était difficile à vivre dans nos relations avec nos familles. Il faut dire que j’essayais d’imposer mes choix comme la vérité et ce qu’il fallait faire. Je voulais changer mon entourage, mais aussi me réparer, réparer ce que j’avais vécu. Ça nous a beaucoup coupé de notre famille. Et puis les gens réagissent avec de la peur, de la crainte et toutes les émotions classiques devant quelque chose de nouveau. Aujourd'hui, je dirais que les réactions évoluent un peu au fur et a mesure. Mon fils a également un socle de confiance, j’espère, pour parer aux situations du quotidien qui me paraissent violentes.
L’évolution de notre accompagnement est constante car notre enfant est en évolution constante aussi. On s’adapte tous les jours. L’équilibre n’est pas toujours parfait selon les conditions (manque de sommeil par exemple) mais on y remédie. Mais, ce n'est pas simple ; c'est même plutôt difficile de trouver le bon dosage entre la prise en compte des besoins de son enfant, et de ses propres besoins. Je me retrouve souvent seulement à l'écoute de ses émotions ou seulement des miennes. Je ressens une vraie difficulté a être a l'écoute simultanément des siennes et des miennes, même si au quotidien je réalise que je suis souvent plus centrée sur les siennes. J’ai la chance que mon conjoint et moi-même évoluons ensemble dans la même direction. C’est un vrai atout pour notre fils. Mais oui, en tant que parent, être très vigilant aux signes avant-coureurs de la non-écoute de ses émotions et besoins (une colère disproportionnée, une lassitude, une fatigue, etc...) me semble extrêmement important.. Ce sont d'ailleurs des clés que je donne aux parents dans mes ateliers afin de les aider a repérer les premiers signes de " dérapage " possibles, qui invitent à la nécessité d'une prise de distance et de soin de soi.
Aujourd'hui, mon fils a 4 ans, et parvient à dire ses émotions, à dire quand il est en colère, quand il a besoin d’un câlin. Et quand c'est moi qui suis énervée, il vient me voir en me disant « calin !! ». J’aime le voir si équilibré.
Je suis coach parentale en éducation/communication bienveillante (www.coachingparentaltoulouse.fr). Ce sont donc les parents que je guide. L'écouté émotionnelle apporte à mon sens une estime de soi plus juste, un respect pour soi-même et pour l'autre. Ça peut également être un levier pour faire évoluer la vision du reste de la famille et par effet domino, la société. "
Au début, le choix de cet accompagnement était difficile à vivre dans nos relations avec nos familles. Il faut dire que j’essayais d’imposer mes choix comme la vérité et ce qu’il fallait faire. Je voulais changer mon entourage, mais aussi me réparer, réparer ce que j’avais vécu. Ça nous a beaucoup coupé de notre famille. Et puis les gens réagissent avec de la peur, de la crainte et toutes les émotions classiques devant quelque chose de nouveau. Aujourd'hui, je dirais que les réactions évoluent un peu au fur et a mesure. Mon fils a également un socle de confiance, j’espère, pour parer aux situations du quotidien qui me paraissent violentes.
L’évolution de notre accompagnement est constante car notre enfant est en évolution constante aussi. On s’adapte tous les jours. L’équilibre n’est pas toujours parfait selon les conditions (manque de sommeil par exemple) mais on y remédie. Mais, ce n'est pas simple ; c'est même plutôt difficile de trouver le bon dosage entre la prise en compte des besoins de son enfant, et de ses propres besoins. Je me retrouve souvent seulement à l'écoute de ses émotions ou seulement des miennes. Je ressens une vraie difficulté a être a l'écoute simultanément des siennes et des miennes, même si au quotidien je réalise que je suis souvent plus centrée sur les siennes. J’ai la chance que mon conjoint et moi-même évoluons ensemble dans la même direction. C’est un vrai atout pour notre fils. Mais oui, en tant que parent, être très vigilant aux signes avant-coureurs de la non-écoute de ses émotions et besoins (une colère disproportionnée, une lassitude, une fatigue, etc...) me semble extrêmement important.. Ce sont d'ailleurs des clés que je donne aux parents dans mes ateliers afin de les aider a repérer les premiers signes de " dérapage " possibles, qui invitent à la nécessité d'une prise de distance et de soin de soi.
Aujourd'hui, mon fils a 4 ans, et parvient à dire ses émotions, à dire quand il est en colère, quand il a besoin d’un câlin. Et quand c'est moi qui suis énervée, il vient me voir en me disant « calin !! ». J’aime le voir si équilibré.
Je suis coach parentale en éducation/communication bienveillante (www.coachingparentaltoulouse.fr). Ce sont donc les parents que je guide. L'écouté émotionnelle apporte à mon sens une estime de soi plus juste, un respect pour soi-même et pour l'autre. Ça peut également être un levier pour faire évoluer la vision du reste de la famille et par effet domino, la société. "
Et n'oubliez jamais...
“ VOUS ÊTES LE MEILLEUR EXPERT POUR VOTRE ENFANT.
Quand on me demande un conseil, quel que soit le sujet, ma réponse favorite est " Qu'est-ce que vous en pensez ? ".
J'aime écouter avant tout ce que l'intuition des parents les invite naturellement à faire.
Il est alors possible que je partage mon ressenti personnel sur le sujet, qui peut être ou non en accord avec celui des parents.
Mais je préfère aider les parents à se reconnecter et à construire leur propre intuition,
plutôt que d'essayer de façonner leurs idées pour qu'elles correspondent aux miennes.
Et il en va de même pour vous, lecteurs... "
William Sears
“ VOUS ÊTES LE MEILLEUR EXPERT POUR VOTRE ENFANT.
Quand on me demande un conseil, quel que soit le sujet, ma réponse favorite est " Qu'est-ce que vous en pensez ? ".
J'aime écouter avant tout ce que l'intuition des parents les invite naturellement à faire.
Il est alors possible que je partage mon ressenti personnel sur le sujet, qui peut être ou non en accord avec celui des parents.
Mais je préfère aider les parents à se reconnecter et à construire leur propre intuition,
plutôt que d'essayer de façonner leurs idées pour qu'elles correspondent aux miennes.
Et il en va de même pour vous, lecteurs... "
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